Il faut avoir un sacré toupet
dans la séquence actuelle pour marcher sur la presse, pardon le «pouvoir médiatique», comme Macron l'a
fait mardi soir devant son clan LREM et une bonne part du gouvernement à
la Maison de l'Amérique latine. N'hésitant pas à balancer : «Nous avons une presse qui ne cherche plus la
vérité. Je vois un pouvoir médiatique qui veut devenir un pouvoir judiciaire
[…], qui a décidé qu'il fallait fouler au pied un homme [Alexandre
Benalla, ndlr] et
avec lui toute la République.»
http://www.liberation.fr/france/2018/07/25/affaire-benalla-l-irresponsable-sortie-de-macron-contre-le-pouvoir-mediatique_1668723Si l'on peut comprendre que les avocats d'Alexandre Benalla, dont le métier est de défendre leur client par tous les moyens légaux, puissent user de l'argument «cabale politique» contre Macron, il est irresponsable d'entendre de telles sorties dans la bouche du gardien des institutions.
Mais revenons à la croisade
présidentielle contre ce pouvoir médiatique qui raconte des «fadaises» rien que pour lui nuire, sans égard pour la République. «Alexandre
Benalla n'a jamais détenu les codes nucléaires, Alexandre Benalla n'a jamais
occupé un 300m2 à
l'Alma [la désormais fameuse résidence du quai Branly,
ndlr], Alexandre Benalla n'a jamais eu un salaire
de 10 000 euros, Alexandre Benalla n'a jamais été mon amant». Dans cette énumération grossière, le chef de l'Etat met bout à bout, en
toute mauvaise foi, des fake news circulant en ligne (la vie privée et les
codes nucléaires) mais qui n'ont fait l'objet d'aucun articles de presse, avec
des questionnements journalistiques légitimes sur lesquels l'Elysée n'a pas
jugé utile d'apporter de la transparence : on pense au salaire d'Alexandre
Benalla et à sa demande de se voir attribuer un logement de fonction.
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